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Le signal Maxime Chattam

Être auteur signifie, dans la majorité des cas, que nous sommes nous-mêmes de grands lecteurs. Comme beaucoup, pour moi cela se fait par cycle. Il y a des phases où l’écriture est tellement présente que je ne réussis plus à me plonger émotionnellement dans un livre, et d’autres où c’est l’inverse.

Ce weekend je suis parvenue à me débrancher entièrement, malgré les activités en famille j’ai dévoré un roman de 900 pages !

 

Cette lecture m’a marquée et j’ai envie de partager cela avec vous. Quand vous avez ce genre de livre entre les mains, vous savez que vous allez rester jusqu’au bout, figé, comme aveuglé par les phares d’une voiture déchirants la nuit au détour d’un virage. Vous savez que le choc est inévitable. Un simple pas sur le côté pourrait vous sauver, mais vous êtes engourdis, comme hypnotisés.

Le livre : Le Signal Maxime Chattam

Les livres d’horreurs ne font plus partie de ma pile à lire (PAL) depuis de nombreuses années. Adolescente, j’ai tremblé régulièrement entre les pages des romans de Stephen King, un plaisir qui s’est tari naturellement pour passer au fantastique pur. Plus de magie, plus de romance et d’aventure, et définitivement moins de nœud à l’estomac et d’hémoglobine.

Ce roman est arrivé par hasard à moi, je l’ai trouvé magnifique. Ce noir et ses reliefs argentés pour la couverture et ces pages blanches encadrées de noires, tout était fascinant. Je n’avais parcouru qu’un seul livre de lui, que je n’avais pas fini, et oui, je suis une vraie trouillarde des fois !

 

J’ai su toute de suite que pour celui-ci je ne pourrais y résister malgré mes appréhensions, je ne recherche plus la peur dans mes lectures.

Fascination morbide

Tout est dit dans ce titre. Cet auteur a une plume fluide, un vocabulaire soigné et recherché, sa mise en place est impeccable. Comment ne pas s’attacher à ses personnages principaux, alors même que j’avais la certitude qu’ils allaient souffrir plus que de raison ?

J’ai aimé avoir l’impression de ne pas pouvoir arrêter, et de tourner les pages à rythme quasi obsessionnel. Parce que ce fut pour moi le résultat de ces mots couchés sur le papier, j’avais besoin de connaître la suite. Commencé vendredi soir et achevé dimanche à une heure du matin ! Impossible de m’endormir tant que je ne l’avais pas terminé. Quelle magie, ou plutôt ensorcèlement.

 

Je refuse de vous spoiler, alors je ne vous donnerais que mes impressions. J’ai aimé observer cette famille, leur caractère et leurs tracas réalistes du quotidien. Certains passages m’ont fait frémir, certaines descriptions m’ont rappelé qu’il est parfois nécessaire de lire en diagonale. Mon imagination est bien trop développée pour s’attarder sur les détails, car oui, Maxime Chattam est tellement fort que tous vos sens se retrouvent sollicités !

Hommage au maître

Je suis convaincue que c’était volontaire, car j’y ai retrouvé tous les ingrédients d’un bon Stephen King. Un des maîtres de l’horreur avec un grand H.

Une mise en place soignée, des personnages nombreux et attachants, la vie normale qui bascule lentement et inexorablement, aspirée par l’horreur avec cette touche de fantastique.

J’ai particulièrement aimé ce huis clos, cette impression d’être coupée du reste du monde dans une situation inimaginable et inextricable. Deux romans de Stephen King me sont revenus à la lecture du Signal pour cette raison : Désolation et Brume. Le premier et Simetierre sont sans aucun doute les titres de l’auteur qui m’ont le plus fait peur, voire même cauchemarder.

 

Enfin, la ville bien qu’imaginée se situe tout près du Maine, lieu où se déroule la majorité des histoires de King.

Éveil de notre cerveau reptilien ?

Alors, pourquoi s’infliger ce genre de lecture si de tels sentiments apparaissent et que je n’en suis pas vraiment fan ?

Parce que, des fois, c’est nécessaire de ressentir tout ça. J’ai l’impression que ces romanciers de talents sont là pour nous rappeler que nous n’avons pas toujours été au sommet de la chaîne alimentaire. Il y a eu des espèces pour qui nous n’étions qu’un repas.

 

Cette littérature permet aussi de se poser des questions sur l’existence du bien et du mal, des forces en puissance autour de nous sont peut-être à l’œuvre et nous ne le savons pas. Je ne vous parle pas de dieu et du diable, mais de monstres qui peuplent nos légendes à travers le monde, enfermés par la toile de notre imaginaire et qui ne demandent qu’à l’entrouvrir pour nous rencontrer, et plus si affinités.

Vous l’avez compris, cette lecture a ranimé en moi le plaisir de lire des romans d’horreurs, malgré cela celui-ci était tellement intense que je vais avoir besoin de temps avant de me replonger dans les entrailles d’une œuvre similaire.

Promis pour moi le prochain livre sera soit une romance, soit un fantastique Young adult… J’ai envie de dormir sereinement.

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