J’entends et je vois des auteurs se plaindre de leur maison d’édition. Il y a ceux, bien sûr, que je comprends parfaitement, et qui ont des difficultés légitimes, comme ne pas être distribué ou payé par exemple (si, si ça existe !) et il y a les autres. Je sais que je ne vais pas me faire que des amis si je vous dis que pour moi la plupart de ces autres sont des divas ! Genre Mariah Carey… désolée pour la référence d’un autre siècle, je vous rappelle que j’ai passé les 40 ans 😉. Bon d’accord pas que, il y a aussi ceux qui ne sont pas faits pour être signés, ils ne le savent pas c’est tout… Non, on ne râle pas, on assume ses choix, et on reprend ses droits, surtout si on n’est pas d’accord avec le contrat signé !
Et c’est pour cette raison que je voulais clarifier les différents statuts autour des auteurs, il y en a 3 :
- Auto-édité
- Sous contrat à compte d’éditeur
- Sous contrat à compte d’auteur
Je vous propose donc une série d’articles sur ces situations via des retours d’expérience. Soyons clairs, je ne souhaite pas réinventer la roue et vous amener plutôt à prendre parti pour un statut ou un autre. Je veux partager ce qui selon moi peut expliquer le fait que certains de mes compagnons de plumes ne se satisfont pas de leur condition.
Il est certain que lorsqu’on ne comprend pas bien la formule que l’on a choisie il est difficile d’en être comblé.
Comme d’habitude, ce que je dis n’engage que moi. 😊
Clarifions ces 3 façons ces statuts :
Auto-édité
C’est l’écrivain qui prend à sa charge la totalité des actions et frais pour aller jusqu’à l’édition de son livre.
L’avantage primordial est la liberté d’agir. Pas de délai, pas de compte à rendre, on choisit tout sans demander son avis à qui que ce soit. L’auteur est le seul responsable de son œuvre.
Super statut, me direz-vous ! Alors pourquoi y a-t-il encore autant de maisons d’édition ? Parce que ce statut a été pendant longtemps synonyme d’auteur dont personne ne veut, mais qui choisit de s’éditer quand même, malgré les refus. Enfin, surtout en France, le marché du livre est encore coincé à certains endroits.
Aujourd’hui, il est clair qu’il y a des écrivains de talent sur cette partie du marché du livre. Alors pourquoi tout le monde ne passe-t-il pas par ce système ?
Parce que c’est compliqué de gérer tout ce qu’il y a à faire, comme trouver un correcteur tout seul, et il faut un vrai pro pour ça. Votre copine qui aime chasser les fautes dans vos sms ne suffit pas pour le travail à produire. Il faut également être capable de réaliser sa propre couverture, sa mise en page. Si vous passez par un graphiste, tout comme le correcteur, c’est vous qui supporterez ces frais.
Enfin, il faut se diffuser et faire sa promo. Personne ne le fera pour vous.
Et oui, tout ce que vous vendrez rentrera directement dans votre poche, une fois retirés les frais de distribution, les coûts de fabrication, de correction et de couverture.
À compte d’éditeur
L’auteur est sous contrat, il cède la propriété de son texte à une maison d’édition. Là aussi, il y a deux écoles : les grandes maisons d’édition et les autres. Être dans les premières, nous en rêvons tous. Dans la réalité, tout le monde n’a pas la chance de voir son manuscrit atterrir sur le bon bureau. Heureusement, il existe des passionnés, qui vont exécuter le même travail, en espérant vous voir devenir un romancier célèbre !
Les maisons d’édition prennent à leur charge l’ensemble des frais liés à la finalisation et la création du livre. Un directeur de collection étudie une première fois avec vous pour la cohérence et le plus gros du travail d’écriture. Un correcteur épluche votre manuscrit et enfin un graphiste conçoit la couverture rentrant dans votre univers.
Malheureusement, il arrive que dans certains contrats, l’auteur n’ait pas son mot à dire sur ce dernier point. Si pour vous cet élément est important, pensez à en parler et voir s’il est possible d’intervenir dans les décisions. Si vous ne pouvez pas supporter de céder sur cette partie, ne signez pas !
Enfin, votre maison d’édition paie la fabrication du livre papier. L’auteur a donc une rémunération basse, mais il n’a engagé aucuns frais ! C’est le prix à assumer pour ne pas être seul face à son roman et une prise en charge professionnelle. C’est une entreprise, pas une association caritative, il s’agit de pouvoir payer les salaires de ceux qui y travaillent.
À compte d’auteur
La maison d’édition avec laquelle signe l’écrivain assure sa diffusion, cependant c’est ce dernier qui paiera les corrections, la couverture et les frais d’impression.
Ce statut n’a pas bonne presse et j’avoue ne pas connaître parfaitement ce système, je n’ai rencontré aucun auteur passant par ce procédé. Si l’un de vous me lit, je serai heureuse de parler de votre expérience et de le partager si cela vous intéresse.
Comme je vous disais, ce statut est assez mal vu, car les maisons d’édition concernées ne seraient là qu’à des fins financières, pour prendre l’argent des auteurs, les laissant seuls avec leur stock de livres invendus sur les bras. Encore une fois, ce type de contrat ne m’est pas familier.
Le programme des prochains articles :
Pour vous faire bien comprendre, les avantages et les inconvénients de ces statuts je vous réserve d’autres articles avec des invités pour en parler plus précisément.
La vision de Guillaume Guegan, auteur aux Éditions Livresque, ancien auto-édité.
L’expérience d’Aurélie Venem, auteure auto-éditée à succès, traduite par Amazon en anglais et en allemand.
Bettina Nordet, auteure aux Éditions du Chat Noir et également auto-éditée a aussi accepté d’échanger avec nous.
Enfin, je vous partagerais mes choix en la matière.
J’espère que cet article vous plaît et qu’il vous permettra de saisir pourquoi on ne peut malheureusement pas avoir tous les avantages sans prendre de risque et pourquoi on peut ne pas être fait pour un statut. Comme pour beaucoup de décision, il est important de s’écouter.