You are currently viewing Pourquoi publier ses écrits est important pour nous auteurs ?
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Oui, parce que nous pourrions écrire pour nous, simplement sous forme d’un journal intime ou dans un dossier bien rangé dans son ordinateur.

Alors pourquoi avons-nous tant besoin de faire sortir tout ça au grand jour et de le mettre à disposition du public ?

 

Comme d’habitude, ce n’est que mon point de vue et il n’est en rien une réponse limitante.

Pour figer l’histoire

L’écriture est un long travail. Souvent plein de solitude et de remise en question. Quand une histoire vous prend aux tripes et qu’elle vous torture jusqu’à ce qu’elle soit posée sur du papier… On pourrait croire qu’une fois l’auteur « soulagé », il suffit de la ranger et de passer à autre chose.

Malheureusement, rien n’est plus faux. Même écrite, elle vous obsède encore, et tout est prétexte à faire des modifications. En fonction de votre humeur, du dernier film vu, du dernier livre lu, de l’avis de votre coiffeuse…

Il est difficile d’être sûr de soi, alors l’avantage d’être édité, après ce long travail de relecture et de correction, est que le manuscrit sort enfin de nos limites, il devient moins accessible. C’est moins vrai pour le numérique, mais il est impossible de modifier un passage qui vous chiffonne alors que la version papier a été créée en x exemplaires.

 

En ce qui me concerne, le fait de confier le texte me permet de passer au suivant et d’être libérée de l’obsession qui vivait en moi.

Pour le plaisir de voir le lecteur rentrer dans son univers

Rien n’est plus exaltant que le retour d’un lecteur. Qu’il soit positif, mitigé ou négatif, quelqu’un s’est intéressé à votre histoire, et s’est plongé dans le monde qui est naît entre vos mains.

Avant qu’il soit chez vous, le texte passe ses premières épreuves avec nos bêtas lecteurs (des testeurs). Selon qui vous avez choisi pour cette tâche, cela peut être difficile à entendre, mais cela permet d’avancer, voire d’évoluer. Et quand ses derniers ont déjà un coup de cœur pour votre histoire, le plaisir apparaît pour recouvrir pendant un instant le doute de ne pas avoir consigné une bonne histoire.

 Après il y a l’éditeur, le correcteur et encore votre éditeur, sachant qu’entre chaque étape vous y êtes repassé pour la suivante. Alors après ce long travail, quand le livre en lui-même atterrit enfin chez vous chers lecteurs, et que pour la plupart vos retours sont positifs, emballés, enjoués, votre cœur se réjouit et panse les douleurs d’accouchement. 

Bien sûr, il ne plaira pas à tout le monde, rien de plus normal, chacun ses goûts. Malheureusement en tant que lectrice, moi aussi il m’arrive de pas réussir à apprécier un texte. 

Pour réaliser un rêve

livre avec fleur rose posées

Quand j’ai écrit mes premières histoires, adolescente, je ne rêvais pas d’être publié. L’écriture était simplement un plaisir solitaire. C’est à mes trente ans que j’ai finalement travaillé sur un manuscrit dans le but d’être éditée. Ce fut un chemin difficile, qui n’a rien fait pour apaiser ce manque d’assurance. Et je crois que dix ans plus tard, je stresse toujours autant quand mon éditeur découvre une de mes histoires… Ne parlons pas de ce que je ressens quand vous repartez avec un de mes livres pendant les salons…

Mais au-delà de toutes ses peurs, le plaisir d’avoir son propre livre sur une bibliothèque est le rêve de ma vie. Je ne peux pas parler pour les autres auteurs, je peux simplement vous dire que l’on oublie toutes les difficultés quand un matin, un de vos lecteurs vous a laissé un message. Cela pour vous dire à quel point votre texte l’a emporté et lui a procuré du plaisir.

 

Oui, être éditée est pour moi un songe merveilleux duquel je refuse de me réveiller.

Pour passer un message

Même quand le genre littéraire vous paraît éloigné d’un texte engagé, vous seriez surpris de ce que nous mettons dans notre travail.

Souvent nous parlons des choses qui nous touchent de près. Dans Toutes Griffes Dehors, je me suis surprise à mettre une touche de féminisme. Je ne le revendique pas haut et fort, mais j’aime me dire que les femmes finiront par avoir les mêmes chances de réussite qu’un homme.

Un de mes amis auteur a eu besoin à travers un de ses romans d’explorer le deuil qu’il avait traversé. En couchant ses émotions dans son manuscrit, il a pu exorciser certains de ses fantômes, mais il a surtout laissé un témoignage pour ceux qui pourraient se reconnaître à travers lui.


Je pense que je pourrais trouver d’autres raisons, mais elles conviendraient moins à une auteure de fantastique comme moi.

J’espère que cela vous permet de comprendre notre obsession à vouloir que nos textes finissent entre vos mains et pour les écrivains qui me suivent, dites-moi si cela résonne et si vous voyez d’autres motifs.